Misc. CD Reviews

haydn-2032-solo-e-pensoso-il-giardino-armonico-francesca-aspromonte-cd-alpha-review-compte-rendu-critique-cd-CLIC-de-classiquenews-juillet-20161.jpg
 
 

.CLASSIQUENEWS.COM

CD, compte rendu critique. HAYDN 2032 : Il Giardino Armonico. Giovanni Antonini (1 cd Alpha — 2015). SUPERBE PROGRAMME HAYDNIEN. Haydn devient un défi nouveau pour tous les ensembles sur instruments d’époque : c’est que la vivacité élégantissime et souvent facétieuse, brillante mais hyper subtile de l’écriture haydnienne est aussi un formidable champs d’expérimentation pour les couleurs instrumentales, défi à relever entre autres, pour toute formation digne de ce nom, outre l’articulation et la précision rythmique requises. Chaque orchestre souhaite tôt ou tard revenir à Haydn, source inépuisable du classicisme viennois. Tous les chefs depuis Norrington, Brüggen, ou le plus récent Ottavio Dantone(LIRE la critique complète du récent coffret Decca de l’intégrale Haydn sur instruments d’époque, CLIC de classiquenews de juin 2016) cherchent le bon tempo, la pulsation heureuse, à la fois vibrante et mordante, mais jamais creuse, la juste palette de couleurs justement ; le geste précis et ciselé, à la fois profond, fluide et surtout très expressif.


Dans ce programme, la sélection retenue par le chef d’Il Giardino Armonico donne raison au maestro Giovanni Antonini, sa sensibilité poétique et dramatique, soucieuse de cohésion comme de contrastes : le nerf, la subtilité des nuances réalisées, la vitalité générale aux côtés de l’opulence sonore et la sûreté expressive de chaque instrumentiste font toute la valeur de ce Haydn, digne créateur à la fois classique aux cotés de Mozart, et déjà romantique en bien des aspects – sturm und drang du largo d’ouverture de L’Isola disabitata Hob XVIII:9 : comme dans la Symphonie n°42, chef et instrumentistes se délectent à ciseler chaque séquence en une urgence souple et justement expressive. Ce travail du détail et aussi de l’architecture dramatique d’ensemble est superlatif : rien de pompeux, ni de creux, mais au contraire une vitalité qui fait jaillir pour chaque séquence, une vérité de l’instant, idéale et prenante. La Symphonie n°64 regorge de saine allure rythmique qui éblouit dans le menuet, entre autres, avec en prime propre aux instrumentistes italiens, cette âpreté mesurée, d’une finesse souple admirablement canalisée. Distinguons ce lâcher prise de l’excellente corniste Anneke Scott (la musicalité incarnée), soliste superlative qui vient d’ailleurs de participer à la réussite de la récente tournée de la Messe en si mineur de JS Bach sous la direction de William Christie à Cuenca, Barcelone, Leipzig entre autres en juin 2016. Son niveau atteste aujourd’hui de l’exceptionnelle maîtrise sur instrument ancien, y compris les cuivres d’époque, pourtant si délicats à contrôler…